Liège Métropole, l’association formée par les bourgmestres des 24 communes de l’arrondissement de Liège a rendu publique à la mi-septembre une étude, baptisée Schéma de Développement de l’Arrondissement de Liège, portant sur l’avenir de l’arrondissement (un peu plus de 600.000 habitants) à l’horizon 2035. En soi, c’est déjà un pas important pour dépasser les projets strictement communaux et la concurrence féroce entre communes (voir, par exemple, le projet de centre commercial à Soumagne qui rend folle furieuse sa voisine Fléron).
Cet épais document (129 pages) balaie une vaste gamme de questions, de la démographie à l’économie, en passant par l’emploi, le logement, le tourisme, la mobilité, le cadre naturel et les paysages.
Sur les questions qui nous touchent le plus en tant que Plateforme Ry-Ponet, on peut noter une série d’orientations incontestablement positives :
- pour faire face à la croissance démographique attendue tout en réduisant l’étalement urbain, répartir la construction de 45.000 logements nécessaires en trois zones (15.000 dans la ville de Liège, 15.000 dans la première ceinture et 15.000 dans la deuxième) plutôt que laisser jouer aveuglément la demande des habitants et surtout la logique des promoteurs ;
- limiter la construction de surfaces commerciales à 85.000 m2 ;
- réaffecter 600 hectares de friches industrielles (économiques ou autres) ;
- consacrer 100 nouveaux hectares par an à de l’agriculture biologique ;
- privilégier l’habitat dans les quartiers de gare et points d’arrêt SNCB ;
- développer les liaisons en mode doux…
Cela ne signifie pas que tout soit parfait.
C’est ainsi que le Schéma fait du bouclage du « ring autoroutier » de Liège par la création d’une liaison entre Cerexhe-Heuseux et Beaufays une priorité, alors que toutes les études montrent que ce projet, vieux de presque 50 ans, coûterait une somme astronomique (plus de 500 millions d’euros pour un tronçon de 12,5 km avec 2 échangeurs et 4 sorties) et ne permettrait pas de répondre correctement aux enjeux de mobilité et d’environnement.1
Il est aussi frappant de constater qu’en matière de logements, le Schéma intègre les évolutions attendues (vieillissement de la population, augmentation du nombre de familles monoparentales,…) qui conduisent à concevoir des logements plus petits, nulle part il n’intègre le besoin criant de construction de logements sociaux et la nécessité d’une plus grande intervention des pouvoirs publics sur cette question. En laissant cette question dans l’ombre, le Schéma laisse la bride sur le cou aux promoteurs qui continueront évidemment à privilégier la construction de logements à destination d’acheteurs aisés.
Mais ce schéma contient aussi un très gros point d’inquiétude pour nous.
Dans le cadre des « zones d’enjeu », et plus particulièrement des « zones leviers », le Schéma identifie une zone particulière (la grappe « Confluence ») qui s’étend au long de la vallée de la Vesdre de Liège (Angleur et Chênée) jusqu’à Chaudfontaine. Et, dans cette zone, il inclut, le projet immobilier de la société Neufcour avec ses 520 logements ! (page 115 du rapport final du SDALg).
Nous n’allons évidemment pas laisser passer cela ! Nous avons contraint Neufcour à retirer son projet, ce n’est pas pour qu’il soit réintroduit en contrebande par le biais du SDALg.
Les 24 conseils communaux devront avaliser dans les prochaines semaines ce schéma de développement qui deviendra alors contraignant pour chacune des communes.
Nous comptons bien nous adresser à l’ensemble des conseils communaux pour leur demander de ne pas accorder un feu vert au méga-lotissement Neufcour.
1 Voir notamment le dossier réalisé par le groupement CHB