La société Neufcour a publié ce lundi soir un communiqué qui commente sa décision de retirer la demande de permis d’urbanisation pour son méga-lotissement des Haïsses-Piedroux.
Il n’aura donc fallu que quelques heures pour que soient confirmée la crainte que nous exprimions dans notre première réaction : c’est une « suspension temporaire » du projet et Neufcour a bien l’intention de revenir dans le jeu plus tard. Et, au passage, il confirme aussi qu’il n’a vraiment rien vu, rien appris, rien compris et rien changé !
Dans son communiqué, Neufcour revient sur les nombreux atouts et qualités supposés de son projet avec exactement les mêmes arguments qu’il avance depuis des mois. Nulle part, on ne trouve un élément nouveau, une réponse réelle aux critiques des opposants et encore moins une quelconque trace d’interrogation ou d’autocritique face aux milliers de réactions négatives.
Le communiqué reprend les mêmes affirmations mensongères (le terrain visé n’est pas un « poumon vert » mais un simple terrain agricole, le projet répond au besoin de logements à Liège, le Ry-Ponet ne serait pas affecté par le projet,…). Il continue de présenter comme garanties des choses qui ne le sont en rien (une maison de repos sur le site, un bus qui circulerait dans le lotissement,…). Il balaie toujours d’un revers de main l’impact de l’arrivée de 800 à 1000 véhicules dans les rues de Chênée… qui trouverait une solution miracle dans un changement de sens de circulation sur le quai Borguet. Et, cerise sur le gâteau, il continue imperturbablement d’affirmer que « ce projet a fait l’objet d’un processus participatif, et qu’il a, dès ses origines, été à l’écoute des riverains », une vision qu’infirment tous les témoignages des participants à ces rencontres qui affirment à l’unisson que le projet leur était, dès le départ, présenté comme acquis et seulement susceptible de modifications de détail.
Le feu d’artifice d’inepties se termine alors en apothéose avec cette phrase d’anthologie : « Dès sa conception, l’empreinte des chênéens a marqué le projet. » On peut donc en déduire que les 1800 Chênéens et les près de 3000 autres habitants de Liège et des environs qui ont rejeté ce projet au cours de l’enquête publique en juin 2017 sont donc soit aveugles, soit sourds, soit frappés d’Alzheimer, soit profondément débiles, soit les quatre à la fois. La seule chose qui est certaine pour Neufcour… c’est que Neufcour a toujours raison.
Et tout cela pour arriver à la conclusion : « Les sociétés Neufcour et Bouille décident de retirer temporairement leur projet, afin de lui permettre de recevoir à l’avenir, et dans un contexte apaisé, un meilleur accueil. » Après une présentation pareille, on ne voit vraiment pas pourquoi le climat serait plus apaisé demain qu’aujourd’hui !
Le communiqué de Neufcour :