Après les volets « Diagnostic » et « Nouvelle vision », le rapport « Des outils de concrétisation » – qui vient d’être publié – clôture le triptyque de l’étude « Quel avenir pour le ‘Ry-Ponet’ ?» commandée par Liège Métropole à l’atelier Caneva-s.
Ce troisième document comprend le plan d’actions à mettre en œuvre pour concrétiser la « Nouvelle vision » proposée par le bureau d’étude et partagée par les communes concernées qui préconise la préservation du site et la valorisation de ses atouts.
A eux trois, ces rapports vont permettre à tous les acteurs concernés d’œuvrer pour « la préservation du site du Ry-Ponet, la valorisation de ses composantes naturelles, la définition de son rôle spécifique à l’échelle de l’agglomération ».
La finalisation de l’étude “Quel avenir pour le “Ry-Ponet” est le fruit d’un long processus, souhaité par la Plateforme Ry-Ponet depuis sa création en 2015.
Cette étude était également reprise comme objectif clé dans notre mémorandum en vue des élections communales et provinciales de 2018 pour lequel nous avons réalisé un important travail de persuasion de nos élus politiques.
C’est donc avec beaucoup de satisfaction que nous constatons aujourd’hui l’aboutissement de cette troisième et dernière phase de l’étude.
Bref rappel du « Diagnostic » (paru en 12-2021)
Le diagnostic s’est basé sur une méthode pour le moins originale : l’analyse des « services écosystémiques » apportés par le Ry-Ponet, soit « les biens et services rendus à la société par les écosystèmes ». 48 services écosystémiques ont été déterminés et analysés. Ils se regroupent en trois familles : les services de production, les services de régulation et les services culturels.
Le diagnostic se poursuivait par un chapitre « Stratégie prospective » reprenant 3 grands défis et 10 grands enjeux pour la valorisation des ressources, qualités et valeurs intrinsèques du site du Ry-Ponet.
Cette partie du rapport se clôturait par une énumération des atouts / opportunités / menaces pour le site.
Bref rappel de la « Nouvelle vision » (paru en 02-2023)
Après avoir réalisé trois études de cas pour explorer les possibles évolutions du site et avoir évalué pour chacun les 10 enjeux et les 75 objectifs cibles définis lors du premier volet de l’étude, l’application pure et simple du plan de secteur (étude de cas 3) a été rejetée. Le développement d’une aire agricole en milieu urbain (étude de cas 1) a été privilégié tout en manifestant un intérêt certain pour un développement urbain qui mobilise les franges urbaines (étude de cas 2), sans pour autant mettre en péril le développement d’une aire agricole en milieu urbain (étude de cas 1).
Point d’attention important, l’auteur de l’étude a indiqué au sujet du développement d’une aire agricole en milieu urbain que : « Pour mettre en place cette stratégie territoriale, il s’agit de considérer le territoire non pas du point de la ville où l’agriculture est le reliquat de l’espace consommé par l’urbain mais bien l’inverse : l’agriculture et son cortège paysager qui l’accompagne est l’espace essentiel au bon établissement humain sur un territoire, l’espace qui lui apporte la sécurité par la régulation de son environnement, l’espace qui lui apporte la production nourricière nécessaire et enfin l’espace qui lui apporte la culture de par notamment son patrimoine et son paysage ».
Le scénario préférentiel, richement illustré, articule sa stratégie de développement sur trois grands principes que nous reprenons ici dans les termes de l’auteur :
- La valorisation des qualités des grandes entités à haute valeur paysagère ;
- Le déploiement d’une ambitieuse gestion du bassin versant, constituant un enjeu majeur pour la préservation des bénéfices de régulation que le site peut apporter dans des domaines croisés touchant la temporisation des évènements pluvieux, de l’érosion des sols, du maintien de l’eau dans les sols, du développement de la biodiversité et de la biomasse, etc.
- La définition de lieux d’opportunités et de développement, à savoir :
- Une aire de transition paysagère, urbaine et agricole qui met l’accent sur la transition douce entre les spécificités paysagères du site du Ry-Ponet et le caractère urbain de ses franges, en se servant du paysage comme d’un outil de cohérence spatiale.
- Des contrats de porte, en 8 lieux où ont été définis des opportunités de développement qui permettraient d’améliorer la porosité du site du Ry-Ponet, son accessibilité aux habitants voisins et le développement de ses services sur ses franges.
Le contenu de la 3e partie « Des outils de concrétisation »
Pour qu’elles poursuivent le projet, l’auteur de l’étude a proposé aux 4 communes soit de créer une association de projet (nouvelle personnalité juridique), soit d’adopter une convention entre les 4 communes. C’est cette deuxième option qui a été favorisée par les communes et notamment par Beyne-Heusay qui l’a acté lors de son conseil communal du 4 septembre 2023.
Le rapport indique ensuite la nécessité de procéder à la révision du plan de secteur pour que celui-ci soit conforme à la nouvelle vision pour l’avenir du Ry-Ponet, par ailleurs conforme à la Déclaration de Politique Régionale 2019-2024. Cette révision pourrait prendre la forme de l’inscription d’une Zone d’Enjeu Régional qui permettrait de “réfléchir à l’affectation du sol pour l’ensemble du périmètre à la fois”. Le rapport mentionne également d’autres outils (Schéma d’Orientation Local – SOL – et Guide Communal d’Urbanisme – GCU) qui pourraient détailler et approfondir le projet.
Pour concrétiser et détailler le projet, l’auteur de l’étude propose que soient travaillés 5 “outils de projet” constituant 5 thèmes :
- Paysages
- Sentiers
- Bassins versants
- Filières économiques
- Contrats de porte
Pour les 4 premier thèmes, l’étude propose la constitution de 4 ateliers dont ils décrivent les différentes tâches (étudier les différentes caractéristiques du site, la définition des besoins, définir un plan de gestion, procéder à des accompagnements ou des aménagements). Pour le 5e thème, les contrats de portes (définis comme des ” lieux ‘ marqueurs de site’ qui font seuil entre les espaces urbanisés et les espaces ouvert du Ry-Ponet et ont pour objectif d’assurer et de stimuler des liens entre l’intérieur et l’extérieur”), l’auteur propose aux communes de réaliser des études urbanistiques pour chacun d’eux et des micro-projets.
Pour voir tous les détails de l’étude
N’hésitez pas à prendre connaissance de la totalité du rapport. Celui-ci peut être téléchargé en cliquant sur la couverture du rapport ci-dessous.
Et demain ?
Demain le travail concret va donc pouvoir commencer.
Il devrait donc prendre la forme suivante :
- une convention entre les 4 communes qui devrait être adoptée par chacune des 4 communes
- la constitution du dossier pour le changement du plan de secteur
- la constitution des ateliers pour la mise en œuvre des différents thèmes.
La Plateforme Ry-Ponet ne manquera pas de proposer son aide via la communication d’informations collectées depuis la création de la Plateforme ou toute autre forme qui sera jugée pertinente par les autorités et les membres de l’asbl.
Du côté de Liège Métropole et des communes concernées
Les 4 communes ont relayé la publication des précédentes parties de l’étude sur son site internet et/ou sur les réseaux sociaux. Cette 3e partie sera très certainement elle aussi relayée. Notons la présence d’une page sur le site web de Liège Métropole consacrée à la totalité de l’étude mais aussi le post Linkedin de Liège Métropole qui indique le souhait des 4 communes de “continuer à travailler ensemble, avec l’implication étroite de Liège Métropole, à la préservation de ce site symbolique d’exception“.
Du côté de la presse
Cette actualité a été relayée dans la presse, au travers d’un article paru le 10/02/2023 dans la Meuse.