Jacques Charlier est né à Liège en 1939. Artiste pluridisciplinaire, ses domaines de prédilections sont la peinture, le dessin, la photographie, la vidéo, le collage, la musique, la sculpture, etc…
Sur les terres du Ry-Ponet, il réalise en 1970 une œuvre intitulée “Paysage artistique” en peignant un arbre au latex, quinze jours avant le début de l’automne.
Il écrit à ce sujet : “Francis Debruyne, poète à ses heures, est attiré par l’idée et décide de me prêter main forte. Il se procure les compresseurs nécessaires pour mener à bien l’entreprise. J’achète cinquante kilos de latex et nous nous rendons en famille sur les lieux. Il faut beaucoup de patience par cette chaleur pour recouvrir entièrement le feuillage avec les couleurs de l’automne qui approche. Au fil des heures, du haut de notre échelle, nous voyons s’opérer lentement la métamorphose. Ce n’est que le lendemain, en découvrant cette masse de couleur se mouvant sous les doigts du vent, que l’émotion se produit, avec le recul nécessaire.” [1]
Un exposition s’est tenue à la Galerie Yellow en Roture au mois de septembre. Lors d’un rendez-vous, les visiteurs se sont mis en route vers Chênée-Haut. “Sur place, le spectacle est magnifique. Les longs manteaux des femmes flottent au vent et découvrent leurs jeans évasés vers le bas. On s’amuse en prenant des photos de groupe dans de joyeuses bousculades. J’ai l’impression que nous fêtons le déclin des années soixante, emportant notre jeunesse”. [1]
Dans son exposition, Jacques Charlier indiquait que le principe de cette œuvre était l’application à la nature d’un concept admis (peindre un arbre) et que la démonstration issue de cette œuvre était celle de l’inutilité et de l’échec de l’art face à la vie.
L’arbre peint est une idée de Jacques Charlier, qu’il a pu réaliser grâce à René Walhin, propriétaire du manège voisin, qui l’a attiré sur les terres du Ry-Ponet. Il voulait que Charlier repeigne toute la vallée de Chênée.
D’après Jacques Charlier, l’arbre peint avait bel et bien survécu à cette expérience artistique. De fait, quand nous l’avons identifié il y a quelques années, il n’avait plus de feuilles mais son tronc et ses branches restaient précieux pour la biodiversité, même dans cet état. Cet arbre entré malgré lui dans la petite histoire de l’Art a été abattu en 2022.
Pour en savoir plus sur Jacques Charlier et la diversité de son œuvre, n’hésitez pas à consulter sa page web, le suivre sur sa page facebook et prendre connaissance de sa riche biographie.
[1] Manuscrit de Jacques Charlier : “C’était hier” (1988) cité dans l’ouvrage “Almanarbres” de Louis Maraite paru aux Editions Now Future, dont s’est largement inspiré cet article.