Là où tout a commencé
1. Localisation
2. Quelques qualités
2.1 Vue imprenable et… lieu vu de partout
2.2 Des arbres et haies remarquables
2.3 Un vaste domaine agricole (une ferme et un ancien verger….)
3. Affectation au Plan de Secteur
4. Les propriétaires
5. Le projet d’urbanisation
5.1 Des origines à l’étude d’incidences
5.2 La demande de permis
5.3 De l’enquête publique au retrait de la demande
6. Une motion comme premier pas vers une protection
7. Un Schéma de Développement contestable et un message rassurant du Bourgmestre de Liège
8. Une intention des promoteurs de redéposer le projet
1. Localisation
Cet espace de près de 35 hectares (350.000 m²), est situé sur le territoire de la Ville de Liège. Il est réparti de part et d’autre du RAVeL (ancienne ligne 38). A l’ouest de celui-ci, le site dit des Haïsses. À l’est, Aux Piedroux. Cette seconde partie est elle-même divisée en deux par la rue Aux Piedroux qui zigzague dans le champs. La partie située au sud de la rue comprend le terril de Basse-Ransy Nord, situé à cheval sur les communes de Liège et de Chaudfontaine.
2. Quelques qualités
2.1 Vue imprenable et… lieu vu de partout
De tout point des Haïsses et des Piedroux, on peut bénéficier d’une vue incroyable sur tous les environs. Si, en montant à travers les Haïsses, la vue initialemnt centrée sur Chênée s’élargit peu à peu, une fois arrivé dans les Piedroux, le regard peut alors embrasser à la fois les vallées de la Meuse, de l’Ourthe et de la Vesdre. De nombreux points de repères permettent de nous repérer. Le paysage est absolument magnifique.
Dans son étude réalisée en 2004 à la demande de la Région Wallonne [1], ADESA a d’ailleurs identifié deux Points de Vue Remarquables [2] : un dans les Haïsses (PVR 69), et un Aux Piedroux (PVR 70). Au sujet de ce dernier, le rapport ADESA indique : « Ce PV est le seul PV panoramique situé dans la commune qui permette de découvrir, sur 360°, les 3 vallées (Ourthe, Vesdre et Meuse) et la Basilique de Chèvremont. L’ancien Bunker situé à proximité pourrait être utilisé comme promontoire pour aménager le PVR. » Et de fait, ce Poste Permanent, le PP9B, a été construit pour la 2e guerre mondiale avec une vue imprenable permettant de surveiller les trois vallées.
Situé en amont de ces deux points de vue remarquables, au croisement des rue Chaudthier, Sainte-Anne et de la Digue (notre point-nœud N°12), un troisième point de vue a été identifié par la commune de Chaudfontaine. Défini dans le cadre de son PCDN, ce point de vue a été acté dans le Schéma de structure communal de Chaudfontaine du 12/01/2013. La vue y est absolument magnifique.
Puisque, depuis tous les points du site des Haïsses-Piedroux, il est possible d’observer de nombreux endroits du paysage, il est évident que ce site est vu depuis tous ces endroits, donc depuis presque toute l’agglomération. Faites l’exercice. Repérez le champ de maïs, la haie, le zigzag de la rue Aux Piedroux, le Poste Permanent, et amusez-vous à voir d’où vous les voyez ! Vous serez étonnés.
2.2 Des arbres et haies remarquables
Plusieurs arbres et haies de ce site sont remarquables. A ce jour, ils ne sont pas recensés dans l’inventaire AHREM (des Arbres et Haies Remarquables) mais ils le sont « de facto » de par leur circonférence et leur visibilité depuis l’espace public.
Le long de la rue Aux Piedroux, on trouve une très belle haie d’aubépine assez ancienne.
Roi des rois, en plein centre des Piedroux trône un saule têtard de 735 cm de circonférence. Cet arbre, témoin de l’usage des arbres champêtres, a une grande valeur patrimoniale et paysagère et est également important en terme de biodiversité.
De nombreux autres sujets, notamment des chênes et des charmes, prennent place aux Haïsses-Piedroux et contribuent au grand intérêt biologique du site.
Le rapport d’ADESA de 2004 indique que « La prairie en friche [Les Haïsses] se trouvant à l’avant-plan du Point de Vue présente un intérêt biologique (présence du criquet à ailes bleues, espèce protégée) ». C’est également le cas du terril de Basse-Ransy, qualifié de Site de Grand Intérêt Biologique.
2.3 Un vaste domaine agricole (une ferme et un ancien verger….)
Autrefois, les Haïsses-Piedroux formaient, avec la Ferme du Père Lejeune, un vaste domaine agricole composé de vergers (dont toute la partie des Haïsses) et de prairies. Ce domaine a été coupé par le chemin en fer en 1872. Un sentier, dont certaines traces sont toujours visibles aujourd’hui, montait de la ferme à travers le verger. Il permettait de conduire les vaches dans la prairie Aux Piedroux, de l’autre côté du chemin de fer, en passant par le passage à niveau (PN n°2).
Aujourd’hui, les parcelles situées Aux Piedroux (tant au nord qu’au sud de la rue) accueillent une culture de maïs. Malgré l’exploitation actuelle en monoculture intensive, la présence de terres agricoles à proximité des zones urbaines constitue à nos yeux une réelle opportunité pour la Métropole Liégeoise. Le site des Haïsses est quant à lui laissé en friche. Cet espace, bien que privé, est très fréquemment utilisé par les habitants du centre de Chênée, qui souffrent d’un manque cruel d’espaces verts dans leur quartier. Vous y trouverez donc les élèves des écoles de Chênée en cours de gymnastique pendant la journée, les promeneurs en fin de journée, les mouvements de jeunesse le week-end et toutes les personnes désireuses de se reconnecter avec un brin de nature en tout temps.
3. Affectation au Plan de Secteur
Au Plan de Secteur, adopté en 1987, cet ensemble de terrains a été placé en zone « constructible », plus précisément en zone d’habitat (rouge) aux Haïsses et en zone d’habitat à caractère rural (rouge hachuré de blanc) aux Piedroux. Selon le Plan de Secteur, la zone des Haïsses serait donc principalement destinée à la résidence tandis que celle des Piedroux devraient être « destinée à la résidence et aux exploitations agricoles ainsi qu’à leurs activités de diversification ».
4. Les propriétaires
La Ferme du Père Lejeune et le site Haïsses-Piedroux sont des propriétés de la Compagnie financière de Neufcour S.A. [3] et de sa filiale la société Bouille S.A. Ces sociétés sont des émanations de la S.A. des Charbonnages de Wérister [4].
Le Poste Permanent PP9B est également leur propriété.
Les terrains des Piedroux sont actuellement donnés en location pour exploitation agricole.
5. Le projet d’urbanisation
5.1 Des origines à l’étude d’incidences
Les origines lointaines du projet remontent au début des années ’80, lorsque la société immobilière Neufcour, propriétaire des terrains de plusieurs charbonnages de la région, entreprend de valoriser ces terres.
Mais ce n’est qu’en 2011 que commence à prendre forme un énorme projet immobilier de plus de 500 logements. L’auteur de projet est le bureau Pluris. De janvier à juin 2012 la société immobilière, avec l’aide de la société Tr@me, organise « un volet participatif avec les habitants, les commerçants de Chênée, les acteurs économiques et culturels de l’entité. »
L’avant-projet est rendu public le 4 juin 2014 lors de la réunion d’information de la population avant Etudes d’Incidences sur l’Environnement.
Lors de cette réunion d’information, la société Neufcour présente un projet immobilier de plus de 500 logements.
Celui-ci suscite immédiatement l’opposition de nombreux habitants inquiets principalement sur quatre points :
- l’aggravation des problèmes de mobilité déjà importants à Chênée ;
- les possibles inondations qui seraient provoquées par cette artificialisation des sols et un réseau d’égouttage déjà saturé ;
- la présence d’un réseau de galeries de mines important et d’une faille géologique majeure sous la zone du projet ;
- la disparition de cette zone verte et de sa biodiversité.
Un collectif d’habitants se constitue et prend le nom de « Au NON de Chênée ». Lors de ce qu’on peut considérer comme une première phase d’enquête publique, des centaines de personnes marquent déjà leur opposition au projet en rédigeant des demandes et des observations sur les points à aborder dans l’étude d’incidences qui doit être réalisée par le bureau Pissart.
À l’automne 2014, l’asbl liégeoise urbAgora (qui développe une vision critique de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire sur la région liégeoise) publie une étude très documentée. Celle-ci critique de manière détaillée le projet Neufcour, formule une proposition alternative en matière de développement du logement (sur la friche de l’ancien site industriel de Cuivre et Zinc / LBP également situé à Chênée) et avance l’idée de créer un parc métropolitain sur une vaste zone d’espaces verts et de terres agricoles de 300 hectares à cheval sur Chênée, Beyne-Heusay, Romsée et Vaux-sous-Chèvremont (incluant la zone visée par le projet Neufcour). C’est en se fondant sur cette étude que se crée la Plateforme Ry-Ponet en février 2015 [5].
5.2 La demande de permis
Notre Plateforme Ry-Ponet travaille pendant près de deux ans à développer sa connaissance du site et à élaborer et populariser le projet de Parc. Parallèlement, les sociétés Neufcour et Bouille peaufinent leur projet d’urbanisation et déposent en septembre 2016 leur demande de permis d’urbanisation à la Ville de Liège. Mais ce dossier est provisoirement recalé parce que le Service de l’Urbanisme de la Ville de Liège estime qu’il est incomplet (éléments techniques relatifs au plan d’égouttage, prise en compte du relief du sol) et surtout que des modifications importantes doivent y être apportées.
Un autre élément litigieux est que le projet ne concerne pas uniquement le territoire de la Ville de Liège mais aussi une parcelle cadastrale située sur le territoire de la commune de Chaudfontaire (du côté du terril de Basse-Ransy). Or, dans le cas où un projet d’urbanisation couvre plus d’une commune, il doit être déposé à la Région Wallonne (SPW) et non dans une des communes concernées.
La finalisation du projet prend donc encore quelques mois et c’est en mai 2017 que nous apprenons le dépôt de la demande de permis.
Le projet définitif ressemble très fort à l’avant-projet présenté en 2014. Au total, ce sont environ 520 logements qu’il est prévu d’accueillir dans un premier temps. Car les terrains préservés de toute construction au sud de la rue Aux Piedroux (ce que la société Neufcour présente comme une preuve de son souci pour la préservation de l’environnement) constituent en réalité une « réserve foncière » qui permettra d’accroître à l’avenir la quantité de logements de 200 à 300 nouvelles unités.
Notre Plateforme analyse le dossier du projet et révèle que celui-ci est néfaste sur de très nombreux points :
- une pseudo-labellisation d’« écoquartier » alors qu’il s’agit d’un projet déconnecté du centre de Chênée, éloigné des commerces et transports en commun existants, sacrifiant des espaces agricoles, etc. ;
- un quartier ne pouvant fonctionner dans ses relations avec l’extérieur qu’en mode « tout à la voiture » accroissant inévitablement les importants problèmes de mobilité dans Chênée ;
- une route principale appelée « dorsale »
- qui n’est pas suffisamment large pour laisser passer des bus (comme le laisse pourtant entendre le promoteur)
- dont le tracé nécessite un élargissement de la rue de Chèvremont impliquant la démolition de l’aile gauche de la Ferme du Père Lejeune, (ce qui a été heureusement refusé par l’Arrêté du Collège communal du 24/02/2017)
- dont l’arrivée rue Sart-Moray pose de gros problème en termes de mobilité (carrefour / trafic / sécurité) et dont le tracé passe sur les remblais d’une décharge de déchets sous laquelle coule le ruisseau du Ry-Ponet ;
- une intégration de la mobilité douce nettement insuffisante (la passerelle créant soi-disant un véritable lien entre Haïsses et Piedroux comporte 59 marches sans palier) ;
- une implantation des voiries, des immeubles et des gabarits totalement inadaptés (des immeubles jusqu’à rez+5 niveaux dans les Haïsses, rez+4 niveaux sur la terrasse proche du PP9B et jusqu’à une tour de rez+8 niveaux dans le site des Piedroux ;
- un carnage en terme paysager ;
- un accroissement de la pollution atmosphérique ;
- des risques d’insuffisance en termes d’égouttage et d’écoulement de gestion des eaux de pluie ;
- des risques miniers et géologiques ;
- le sacrifice de parcelles agricoles et d’espaces verts ;
- la perte en matière de biodiversité ;
5.3 De l’enquête publique au retrait de la demande
L’enquête publique concernant le méga-lotissement de 520 logements de la société Neufcour se déroule du lundi 29 mai au mercredi 28 juin.
La Ville de Liège a demandé aux promoteurs de tenir une séance d’informations le 1er juin 2017, soit trois jours après le lancement de l’enquête publique. Celle-ci est un véritable désastre pour les promoteurs car elle met en lumière la piètre qualité du projet.
C’est avec ardeur que de nombreux citoyens, membres de la Plateforme Ry-Ponet ou d’autres associations locales, entament alors une campagne ponctuée de quelques moments forts dont la présence de plus de 80 personnes au conseil communal du 26 juin 2017.
Le 28 juin 2017 marque la clôture de l’enquête publique qui se traduit par une réelle levée de bouclier de la part des habitants de Chênée et des communes et quartiers voisins puisque 4.773 courriers contestant ce projet ont été envoyés. [6]
En date du 5 septembre 2017, lors de ce qui devait être la « réunion de concertation » [7] entre représentants des autorités communales, du promoteur et des réclamants, les Echevin.e.s en charge de l’Aménagement du Territoire (M. Yerna) et de l’Urbanisme (J-P. Hupkens) lisent un très court courrier du demandeur annonçant le retrait de sa demande de permis d’urbanisation.
La Ville de Liège n’aura donc pas à se prononcer sur le projet.
Dès le lendemain, les sociétés Neufcour et Bouille commentent leur décision de retrait dans un communiqué de presse , expliquant que leur projet n’a pas été compris, et annonçant leur intention de représenter leur projet dans un contexte apaisé en 2019 (c’est-à-dire après les élections communales).
La mobilisation se poursuit donc, à la fois contre un retour du projet de la société Neufcour mais aussi parce que, comme expliqué en détail dans notre article « Le Plan de Secteur est une chose mais obtenir un permis en est une autre », une couleur rouge (ou rouge hachuré de blanc) apposée sur une parcelle ne signifie pas automatiquement qu’elle sera construite un jour. La Plateforme souhaite dès lors que germent des alternatives.
6. Une motion comme premier pas vers une protection
Le 30 octobre 2017, la Ville de Liège adopte à l’unanimité une motion de « reconnaissance du Parc du Ry-Ponet ».
La motion indique notamment que « le Collège communal de Liège n’a pu se prononcer sur cette demande de permis puisque le demandeur l’a retirée à la suite de l’enquête publique; que cette demande était cependant excessive eu égard notamment aux problèmes de mobilité déjà présents dans le quartier » et que le Conseil communal « RECONNAIT la valeur du site « du Ry-Ponet », spécialement dans sa dimension paysagère et considère que sa préservation est un enjeu majeur pour l’avenir de l’agglomération; et SOUHAITE
> que de nombreux logements puissent être construits à Chênée dans les années à venir de manière à répondre à la demande annoncée, ce qui est possible sur différents sites, principalement autour de la gare de Chênée, mais aussi en périphérie du Parc. Considère que cette offre nouvelle de logements est non seulement compatible avec le projet de Parc mais pourrait le renforcer.
> que soit mené un travail commun entre les communes concernées en vue d’établir un périmètre protégé de toute urbanisation nouvelle, incluant le site du Piedroux, sous réserve des résultats du schéma directeur visé supra, et dans le respect de la volonté émise au point 2° de localiser l’habitat en périphérie du parc;
> que la Ville de Liège se dote d’un plan global pluriannuel en matière d’aménagement du territoire se basant sur plusieurs axes dont notamment:
- le comblement des dents creuses;
- la remise sur le marché de logements inoccupés en priorité au centre-ville;
- l’identification de nouveaux lotissements au-delà de ceux déjà programmés (Bavière, Coronmeuse, Guillemins, Sclessin, Chartreuse, …) en mobilisant par priorité les sites désaffectés ou en friche, lesquels tiendraient compte de l’offre de mobilité actuelle ou à venir (bus, tram, pistes cyclables, …) ainsi que des espaces verts collectifs de proximité. »
7. Un Schéma de Développement contestable et un message rassurant du Bourgmestre de Liège
Exactement 6 mois après le vote de cette motion, en séance du 30 avril 2018, le Conseil communal de Liège adopte Le Schéma de Développement de l’Arrondissement de Liège (SDALg pour les intimes).
Le SDALg a été réalisé, à la demande de la conférence des bourgmestres de Liège-Métropole, par le bureau d’études Pluris et la société Tr@me.
De manière globale, la Plateforme Ry-Ponet se réjouit de la volonté d’une vision globale à l’échelle du territoire et de la prise en compte de plusieurs enjeux importants notamment en matière de préservation des diversités paysagères et de la biodiversité ainsi qu’en matière d’amplification de l’agriculture.
Mais à la page 115 du rapport final du SDALG – dans le cadre des « zones d’enjeu » (et plus particulièrement des « zones leviers » – les auteurs identifient une grappe « Confluence » s’étendant au long de la vallée de la Vesdre de Liège (Angleur et Chênée) jusqu’à Chaudfontaine dans laquelle ils incluent, au lieu-dit des Haïsses-Piedroux dans le quartier de Chênée (Liège), un célèbre projet immobilier de très grande ampleur (520 logements). Et c’est là que le potage se révèle particulièrement indigeste : d’une part, c’est une reprise pure et simple du projet de la société Neufcour et, d’autre part, on flirte allégrement avec le conflit d’intérêt puisque le bureau d’études Pluris et la société Tr@me sont les concepteurs à la fois du SDALg et de ce projet immobilier (pour le compte de la société financière Neufcour).
Le SDALg devant être adopté par les Conseils communaux de chacune des 24 communes composant l’arrondissement de Liège , notre Plateforme adresse un courrier à tous les conseillers communaux de ces 24 communes pour les alerter de la présence du projet immobilier dans ce Schéma et démontrer dans un tableau de 3 pages à quel point ce projet immobilier va à l’encontre des enjeux défendus par ce même Schéma. [8]
Le 11 mai 2018, en réponse à notre courrier et quelques jours après le vote du SDALg par le Conseil communal de la Ville de Liège, son Bourgmestre, Willy Demeyer, nous adresse une réponse, dont voici quelques extraits :
« Je souhaite vous réaffirmer – ainsi qu’aux habitants de Chênée – que ce schéma ne signifie en aucun cas la remise en route du projet largement contesté dit « Haïsse Piédroux ». En effet, les pages 113 et suivantes du rapport final du SDALg ne font que lister une série de projets dont certains sont plus aboutis que d’autres. Et je tiens à vous réaffirmer que l’approbation du schéma n’entraîne pas l’approbation et la concrétisation des projets listés. […] Par ailleurs, je constate que le projet développé par la société Neufcour ne rencontre pas certains des enjeux et des ambitions portées par le Schéma de Développement de l’Arrondissement, et je souhaite rester cohérent. »
8. Une intention des promoteurs de redéposer le projet
Depuis le retrait de la demande de permis d’urbanisation, la société immobilière n’a plus communiqué publiquement sur ce projet immobilier.
Dans un rapport rédigé en juin 2020 et disponible sur internet, la société Neufcour indique que le projet Haïsses-Piedroux est « le plus important géré par le Groupe Neufcour, qui s’est engagé dans la démarche durable d’un éco-quartier et à mettre en avant les principes de celui-ci. Vu l’importance du site, le permis d’urbanisation fait l’objet de toutes les discussions, la Ville de Liège émettant ses désidératas en matière de typologie des bâtiments, de répartition des fonctions structurantes, de mobilité, d’ouvertures paysagères, … Au jour de la présente note d’information, le projet des Haïsses-Piedroux est toujours suspendu et sera relancé dès que le climat entourant sa réalisation sera plus positif, probablement au second semestre de 2020. Neufcour considère que l’état d’avancement de ce site peut être estimé à 30%. » [9]
A l’heure où nous rédigeons ces lignes (mai 2021), nous ne savons pas quand ce curseur progressera à nouveau… mais nous continuerons à tout faire pour qu’il retourne vers le point « 0% ».
[1] En 1995, la Région Wallonne avait comme objectif la révision des Plans de Secteur, et dans ce cadre la détermination des Périmètres d’Intérêt Paysager, des Points de vue et Lignes de vue remarquables à y inscrire et ce parce que les Périmètre inscrits lors de l’élaboration des plans de secteur ne l’avaient pas toujours été selon des critères pertinents. La Région Wallonne a alors confié une étude à l’ASBL ADESA. Les modifications n’ont malheureusement jamais eu lieu mais l’étude ADESA est régulièrement consultée et a une valeur indicative. [2] Les points de vue remarquables (PVR) « sont des lieux ponctuels d’où l’on jouit d’une vue particulièrement belle » ; tandis que les lignes de vue remarquables (LVR) « sont des lieux linéaires d’où l’on jouit d’une vue particulièrement belle ». [3] La S.A. des Charbonnages de Wérister a été créée en 1874. En date du 29/12/1995, elle a été scindée en deux branches : d’une part la Compagnie Financière de Wérister S.A. et d’autre part la Compagnie financière de Neufcour S.A. elle-même constituée de deux filiales, la S.A. Bouille et la S.A. Werimmo-Luxembourg. [4] « Le Groupe Neufcour est constitué de trois sociétés actives en Belgique – à savoir : Neufcour, Bouille SA (détenue à 99,95% par Neufcour) et Foxhalle SRL (détenue à 99,90% par Neufcour) et d’une quatrième société sise à Luxembourg, Wérimmo Luxembourg SA (détenue à 66,64% par Neufcour).» Extrait de Euronext.com [5] Pour plus de détails sur les débuts de la Plateforme Ry-Ponet (2015-2016), n’hésitez pas à lire l’article de « Notre histoire » qui lui est consacrée. C’est par ici. [6] Pour plus de détails sur la campagne menée pendant l’enquête publique, n’hésitez pas à lire l’article de « Notre histoire » qui lui est consacrée. C’est par ici. [7] Une réunion de concertation met en présence les trois acteurs clés de la participation que sont l’administration communale, les représentants des réclamants, le demandeur et ses conseillers. D’autres administrations (le fonctionnaire délégué, par exemple) peuvent être invitées dans cette relation triangulaire. Le Code (le CWATUPE était en vigueur à l’époque) prévoit que la réunion de concertation doit être organisée par le collège échevinal dans les dix jours de la clôture de l’enquête publique si le nombre de personnes ayant introduit individuellement des réclamations et observations est supérieur à vingt-cinq. Pour un avis éclairé sur ces réunions, nous vous renvoyons à l’article d’Inter-Environnement Wallonie « Les réunions de concertation : le point par l’exemple ». [8] Notre courrier à l’entièreté des conseillers communaux des 24 communes au sujet du SDALg peut être téléchargé ici. [9] Extrait du document « Note d’information relative au transfert et à l’admission de l’intégralité des 366.060 actions composant le capital socal de Compagnie Financière de Neufcour SA sur Euronext Access (Brussels) » disponible ici.