Liège Métropole : L’étude sur l’avenir du Ry-Ponet

Un des trois objectifs de la Plateforme Ry-Ponet est la reconnaissance du parc du Ry-Ponet, parc à caractère naturel et rural qui pourrait bénéficier à toute la population, dans le respect des habitants et des usagers déjà présents.

Depuis 2015, ce projet a fait peu à peu son chemin. Liège Métropole a décidé en novembre 2020 du lancement d’une étude appelée « Quel avenir pour le ‘Ry-Ponet’ ?» et désigné en mars 2021 le bureau Atelier Caneva-s pour la réalisation de celle-ci.

L’étude se compose de trois volets :

  • le volet « Diagnostics », publié en décembre 2021
  • le volet « Nouvelle vision », publié en février 2023
  • le volet « Des outils de concrétisation », publié en novembre 2023. 

Ces trois documents montrent à quel point le Ry-Ponet a un rôle précieux à jouer à l’échelle de la ville de demain.

Illustration extraite du rapport “Quel avenir pour le Ry-Ponet ? diagnostic”, page 17

Petit rappel chronologique

02-2015 : constitution de la Plateforme Ry-Ponet avec 3 objectifs intimement liés, dont la création d’un Parc.

10-2017 : dépôt d’une motion « Pour la reconnaissance du Parc du Ry-Ponet » par 4 conseillers communaux de Liège, Beyne-Heusay et Chaudfontaine et signature par Chaudfontaine, par Liège, et sous une forme un peu revue par Beyne-Heusay.

05-2017 : rédaction du mémorandum de la Plateforme Ry-Ponet à l’occasion des élections communales et provinciales du 14 octobre 2018. Dans ce mémorandum figurent notamment les objectifs suivants :

  • l’organisation d’un concours de Masterplan (plan directeur) sur l’espace du parc paysager du Ry‑Ponet.
  • l’instauration d’un moratoire sur tout projet immobilier sur la zone du parc.

06-2017 : signature de ce mémorandum par Liège Métropole (la conférence des bourgmestres des 24 communes de l’Arrondissement de Liège).

01-2019 : reconnaissance par le Collège Provincial du Ry-Ponet comme site d’intérêt majeur pour l’avenir urbain de l’agglomération de Liège.

11-2020 : lancement par Liège Métropole d’une étude « participative et de terrain » pour définir l’avenir du site du Ry Ponet. L’étude est appelée « Quel avenir pour le ‘Ry-Ponet’ ?» et a pour objectif de « permettre aux communes concernées de définir une vision partagée du site du Ry-Ponet et d’aboutir à la rédaction d’un document de référence ».

03-2021 : désignation du bureau Atelier Caneva-s pour la réalisation de cette étude.

12-2021 : parution de la 1ère partie de l’étude « Diagnostic ».

02-2023 : parution de la 2ème partie de l’étude « Nouvelle vision ».

Première partie “Diagnostic”

Le 20 décembre 2021 a été publiée la première partie de l’étude qui consiste en un diagnostic du site. Elle vise à approfondir les connaissances de ses caractéristiques intrinsèques. Au terme de ses 216 pages, on ne peut qu’admirer le travail extrêmement complet qui a été réalisé.

Le rapport peut être téléchargé en cliquant sur la couverture du rapport ci-dessous.

Un espace en vision « grand angle »

L’objet de l’étude est l’ensemble du vaste espace ouvert d’environ 400 hectares sur les versants exposés sud de la Vallée de la Vesdre, proche de la confluence avec l’Ourthe. Cet espace est principalement constitué de zones agricoles et boisées, entourées de zones urbaines. Les 400 hectares concernent 4 communes voisines, avec comme répartition (par ordre décroissant) 142 ha sur Beyne-Heusay, 115 ha sur Liège, 96 ha sur Chaudfontaine et 51 ha sur Fléron.

C’est déjà une première (et grande) satisfaction pour notre Plateforme Ry-Ponet : la zone étudiée est intégralement celle que nous souhaitons défendre et promouvoir dans le cadre de notre projet de parc du Ry-Ponet.

Une méthode originale

L’étude comprend une analyse du site pour le moins originale. Elle se base sur ce qu’on appelle les « services écosystémiques » qui sont apportés par le Ry-Ponet. Kezako ? Les services écosystémiques sont « les biens et services rendus à la société par les écosystèmes » (rapport “Quel avenir pour le Ry-Ponet ? diagnostic”, page 16). Ils se regroupent en trois familles : les services de production, les services de régulation et les services culturels.

Sur base de 4 approches – juridique, cartographique, entretiens individuels avec les acteurs du site et un (seul) atelier participatif (en juillet 2021, juste avant les inondations) – le bureau a parcouru et classé 48 services écosystémiques. Chacun de ceux-ci a été analysé en détail. Ils sont à chaque fois illustrés d’une carte du site.

Ces 48 services écosystémiques ont été partagés en services de production (alimentation, matériaux, énergie), de régulation (des pollutions, des évènements extrêmes et des processus biologiques) et culturels (environnement de la vie courante et pour les loisirs, source d’expérience et de connaissance, source d’inspiration, de valeur, d’héritage, activités économiques, commerciales et de logement).

Pour chaque service, le bureau Caneva-s présente un petit résumé de l’état des lieux, une carte, un retour des ateliers, et parfois la parole d’acteurs.

Illustration extraite du rapport “Quel avenir pour le Ry-Ponet ? diagnostic”, page 18

Des services très parlants

On pointera spécifiquement l’importance qu’accorde l’étude au fait que le Ry-Ponet « est le résultat d’interactions complexes entre des facteurs anthropiques (les activités humaines) et des facteurs naturels (le socle). » et qu’il faut donc « questionner la qualité du socle paysager eu égard aux pratiques des acteurs agissant sur le site ». (rapport “Quel avenir pour le Ry-Ponet ? diagnostic”, page 16)

Au sujet du premier service écosystémique de « production alimentaire » dénommé « grandes cultures », le rapport démontre combien le territoire était historiquement structuré par un réseau de petites fermes consacré à l’élevage bovin et que la vente des terres agricoles et l’arrivée des grandes cultures (d’ailleurs sur une grande partie des sites actuellement menacé par des projets d’urbanisation) a transformé le site, en transformant les fermes (dont la ferme Sainte-Anne) en fermes « hors sol », c’est-à-dire « sans aucun lien avec les terres exploitées qui l’entourent et ne représentant plus qu’un ensemble bâti sans réel usage […] »

Carte extraite du rapport “Quel avenir pour le Ry-Ponet ? diagnostic”, page 41. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

L’analyse des autres services écosystémiques permet également d’ouvrir les yeux sur d’autres fonctions importantes du site, comme par exemple la prévention contre les inondations et la préservation de la diversité floristique et des habitats pour la faune.

Le rapport comprend également les conclusions de l’atelier participatif qui s’est déroulé le mardi 13 juillet 2021 ainsi que les résultats des nombreux entretiens individuels qui ont pu avoir lieu. Les résultats traduisent les « préoccupations qui apparaissent comme prioritaires auprès des acteurs du Ry-Ponet. Les premières préoccupations des acteurs vis-à-vis du site et qui font consensus sont les qualités de l’eau, la préservation des ressources en lien avec les sols et les valeurs paysagères du site du Ry-Ponet. Les deux premiers mettent en évidence le rôle d’auto-régulation que doit jouer le site et le troisième met l’accent sur la perception culturelle qu’ils ont du site, en l’occurrence son caractère patrimonial paysager. ». ( rapport “Quel avenir pour le Ry-Ponet ? diagnostic”, page 158) Le classement coté relaie en dernière position « l’accueil de nouveaux habitants sur les terres agricoles » comme « thématique à éviter absolument, capable d’épuiser voire détruire les ressources, valeurs et qualités du site du Ry-Ponet » ( rapport “Quel avenir pour le Ry-Ponet ? diagnostic”, pp. 160-161).

Des enjeux et des défis

Le rapport contient ensuite un chapitre intitulé « Stratégie prospective » qui reprend 3 grands défis et 10 grands enjeux pour la valorisation des ressources, qualités et valeurs intrinsèques du site du Ry-Ponet.

Défi n°1 : Les services écosystémiques de régulation pour la préservation d’un environnement viable, mettant en évidence l’eau (prévention des inondations, de l’érosion et préservation de la qualité de l’eau – de surface et souterraine), la terre (préservation de l’érosion et de la fertilité des sols), l’air (préservation de la qualité de l’air) et la biodiversité (faune et flore, soutien à la pollinisation).

Défi n°2 : Alimentation de petite échelle comme mode de production soutenable, avec production alimentaire carnée (élevage et petit élevage), végétale (petites cultures, fruiticultures, cultures émergentes) et valorisation de ces productions (via des activités économiques, artisanales et gastronomiques).

Défi n°3 : Services écosystémiques culturels pour la préservation et la valorisation du patrimoine, liant le patrimoine vivant (notamment bocager et intrinsèque), le patrimoine matériel (architectural, rural, historique, monumental et industriel) et la valorisation de ce patrimoine (à travers la pratique de la marche, de la randonnée et du vélo au quotidien, l’éducation et la sensibilisation à la nature et les valeurs gastronomiques).

Des atouts, des opportunités et des menaces

Ce premier rapport se clôture enfin par une énumération des atouts / opportunités / menaces pour le site. Nous reprenons ci-dessous ces énumérations. ( rapport “Quel avenir pour le Ry-Ponet ? diagnostic”, pp 198 à 203) en nous réjouissant de constater qu’elles correspondent aux valeurs que nous défendons depuis la constitution de la Plateforme Ry-Ponet.

Extraits du rapport “Quel avenir pour le Ry-Ponet ? diagnostic”, pages 198-203. Cliquez sur les images pour les agrandir.

Deuxième partie “Nouvelle vision”

Publiée en février 2023, la deuxième partie de l’étude appelée « Nouvelle vision » comporte la vision du site du Ry-Ponet proposée par le bureau d’étude et partagée par les communes concernées.

Cette vision, appelée « scénario préférentiel » prône le développement d’une aire agricole en milieu urbain. Elle répond à plusieurs enjeux que sont « la préservation du site du Ry-Ponet, la valorisation de ses composantes naturelles, la définition de son rôle spécifique à l’échelle de l’agglomération ».

Le rapport peut être téléchargé en cliquant sur la couverture du rapport ci-dessous.

Trois études de cas sous la loupe

Pour définir la nouvelle vision pour le site du Ry-Ponet, l’auteur de l’étude a proposé trois études de cas « pour explorer les possibles évolutions du site ». Les trois cas, illustrés ci-dessous, sont les suivants :

Illustration extraite du rapport “Quel avenir pour le Ry-Ponet ? nouvelle vision”
  • Cas 1 : Développer une Aire Agricole en Milieu Urbain

Ce cas vise la préservation des terres agricoles et la valorisation du site du Ry-Ponet, basé sur la sauvegarde et l’accroissement de la filière alimentaire en milieu urbain. Il nécessitera une modification du plan de secteur.

  • Cas 2 : Mobiliser les franges urbaines

Ce scénario explore les limites du site du Ry-Ponet, sa capacité à être poreux sans pour autant nuire au développement des activités agricoles et à la préservation du paysage. Ce cas est basé sur le plan de secteur mais sans s’y conformer totalement.

  • Cas 3 : Appliquer le plan de secteur.

Ce cas est une stricte application du plan de secteur.

Chacune des trois études de cas est présentée en détail à l’aide de cartes et de chiffres, puis commentée d’un point de vue juridique et enfin évaluée selon les 10 enjeux et les 75 objectifs cibles définis lors du premier volet de l’étude.

Stratégie territoriale

Ces études de cas ont servi de base à la définition d’une stratégie territoriale.

Au vu des analyses, l’application pure et simple du plan de secteur (étude de cas 3) a été rejetée. C’est le développement d’une aire agricole en milieu urbain (étude de cas 1) qui a été privilégié tout en manifestant un intérêt certain pour un développement urbain qui mobilise les franges urbaines (étude de cas 2), sans pour autant mettre en péril le développement d’une aire agricole en milieu urbain (étude de cas 1).

Avant de détailler le scénario préférentiel, l’auteur de l’étude a vérifié l’adéquation de ce scénario avec le grand territoire que constitue la ville de Liège et les communes environnantes. Il a ainsi mis en avant le fait que le Ry-Ponet est l’aire agricole la plus importante d’un archipel incluant des espaces agricoles et boisés des 4 communes du Ry-Ponet mais également que cette aire agricole constitue “une interface entre l’aire urbaine dense des vallées et les paysages ouverts et bocagers du plateau agricole“.

Illustration extraite du rapport “Quel avenir pour le Ry-Ponet ? nouvelle vision”

L’auteur de l’étude indique également au sujet du développement d’une aire agricole en milieu urbain que: « Pour mettre en place cette stratégie territoriale, il s’agit de considérer le territoire non pas du point de la ville où l’agriculture est le reliquat de l’espace consommé par l’urbain mais bien l’inverse : l’agriculture et son cortège paysager qui l’accompagne est l’espace essentiel au bon établissement humain sur un territoire, l’espace qui lui apporte la sécurité par la régulation de son environnement, l’espace qui lui apporte la production nourricière nécessaire et enfin l’espace qui lui apporte la culture de par notamment son patrimoine et son paysage ».

Scénario préférentiel

Le scénario préférentiel, richement illustré, articule sa stratégie de développement sur trois grands principes que nous reprenons ici dans les termes de l’auteur :

  • La valorisation des qualités des grandes entités à haute valeur paysagère ;
  • Le déploiement d’une ambitieuse gestion du bassin versant, constituant un enjeu majeur pour la préservation des bénéfices de régulation que le site peut apporter dans des domaines croisés touchant la temporisation des évènements pluvieux, de l’érosion des sols, du maintien de l’eau dans les sols, du développement de la biodiversité et de la biomasse, etc.
  • La définition de lieux d’opportunités et de développement, à savoir :
    • Une aire de transition paysagère, urbaine et agricole qui met l’accent sur la transition douce entre les spécificités paysagères du site du Ry-Ponet et le caractère urbain de ses franges, en se servant du paysage comme d’un outil de cohérence spatiale.
    • Des contrats de porte, en 8 lieux où ont été définis des opportunités de développement qui permettraient d’améliorer la porosité du site du Ry-Ponet, son accessibilité aux habitants voisins et le développement de ses services sur ses franges.
Illustration extraite du rapport “Quel avenir pour le Ry-Ponet ? nouvelle vision”

Notre avis

La publication de cette “nouvelles vision” pour le Ry-Ponet est à nos yeux une étape très importante puisqu’elle préconise la préservation du site et la valorisation de ses atouts.

Cette démarche s’accorde parfaitement à la volonté déclarée en ce début d’année 2023 par Willy Demeyer, Bourgmestre de Liège (mais également Président de Liège Métropole) de ne plus autoriser à l’avenir l’urbanisation de terrains qui n’ont jamais été bâtis.

Troisième partie “Des outils de concrétisation” 

Sur base des deux premières parties de l’étude, l’atelier Caneva-s était chargé de conclure son travail par la définition d’un plan d’actions à mettre en œuvre à court terme (3 et 5 ans), moyen terme (10-15 ans) et à long terme (30 ans soit « horizon 2050 »). Cette troisième partie, appelée “Des outils de concrétisation”, a été publiée en novembre 2023.

Le rapport peut être téléchargé en cliquant sur la couverture du rapport ci-dessous.

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Pour qu’elles poursuivent le projet, l’auteur de l’étude a proposé aux 4 communes soit de créer une association de projet (nouvelle personnalité juridique), soit d’adopter une convention entre les 4 communes. C’est cette deuxième option qui a été favorisée par les communes et notamment par Beyne-Heusay qui l’a acté lors de son conseil communal du 4 septembre 2023. La convention entre les 4 communes a été signée en février 2024.

Le rapport indique ensuite la nécessité de procéder à la révision du plan de secteur pour que celui-ci soit conforme à la nouvelle vision pour l’avenir du Ry-Ponet, par ailleurs conforme à la Déclaration de Politique Régionale 2019-2024. Cette révision pourrait prendre la forme de l’inscription d’une Zone d’Enjeu Régional qui permettrait de “réfléchir à l’affectation du sol pour l’ensemble du périmètre à la fois”. Le rapport mentionne également d’autres outils (Schéma d’Orientation Local – SOL – et Guide Communal d’Urbanisme – GCU) qui pourraient détailler et approfondir le projet.

Pour concrétiser et détailler le projet, l’auteur de l’étude propose que soient travaillés 5 “outils de projet” constituant 5 thèmes :

  • Paysages
  • Sentiers
  • Bassins versants
  • Filières économiques
  • Contrats de porte

Pour les 4 premier thèmes, l’étude propose la constitution de 4 ateliers dont ils décrivent les différentes tâches (étudier les différentes caractéristiques du site, la définition des besoins, définir un plan de gestion, procéder à des accompagnements ou des aménagements). Pour le 5e thème, les contrats de portes (définis comme des ” lieux ‘ marqueur de site’ qui font seuil entre les espaces urbanisés et les espaces ouvert du Ry-Ponet et ont pour objectif d’assurer et de stimuler des liens entre l’intérieur et l’extérieur), l’auteur propose aux communes de réaliser des études urbanistiques pour chacun d’eux et des micro-projets.

Carte “outil de projet : les contrats de porte”, extrait du rapport page 23.

Du côté de Liège Métropole et des communes concernées

Liège Métropole, tout comme chacune des 4 communes, a relayé les différentes étapes de publication de l’étude sur leur site internet et/ou sur les réseaux sociaux. Vous pouvez aller y faire un tour en cliquant sur les liens suivants :

Au sujet de la publication du diagnostic :
Beyne-HeusayChaudfontaineLiègeFléron.

Au sujet de la publication du scénario préférentiel :
Liège MétropoleBeyne-HeusayLiègeFléron.

Au sujet de la publication des outils de concrétisation :
Liège Métropole

De manière globale :
site web de Liège Métropole consacrée à la totalité de l’étude

Du côté de la presse

Chaque étape de parution a fait l’objet d’actualités relayées dans la presse. Aller y faire un tour en cliquant sur les liens suivants :

Au sujet de la publication du diagnostic :
article paru le 22/12/2021 sur le site RTBF.be
article paru le 26/12/2021 sur le site de la DH
article paru dans La Libre Belgique le 28/12/2021
article paru dans la Meuse le 29/12/2021

Au sujet de la publication du scénario préférentiel :
article paru le 29/01/2023 sur le site RTBF.be
article paru le 10/02/2023 dans la Meuse

Au sujet de la publication des outils de concrétisation :
article paru le 10/02/2023 dans la Meuse