Le Centre Hospitalier Universitaire de Liège souhaite agrandir les bâtiments et étendre les parkings sur le site du CHU Notre-Dame des Bruyères à Liège. Ce projet, dans les cartons depuis de nombreuses années, entre actuellement dans une phase plus active. Comme expliqué dans le précédent article publié sur notre site, ce projet a été présenté lors d’une réunion d’information au public qui s’est tenue le 9 septembre 2020.
Une enquête publique est en cours (jusqu’au 24 septembre) pour recueillir les observations et suggestions de la population. Celles-ci seront examinées dans le cadre de l’étude d’incidences sur l’environnement qui sera réalisée dans les prochains mois par le bureau d’études CSD. Les résultats et les propositions de cette étude devront être pris en compte par le Consortium 6NERGYPARK (désigné par le CHU) quand il réalisera la mouture finale de son projet afin d’obtenir officiellement le permis de construire.
Ces dernières années, la Plateforme Ry-Ponet s’est opposée à plusieurs reprises à des projets immobiliers privés à but essentiellement commercial et dont l’impact (en particulier environnemental) aurait été désastreux pour le parc du Ry-Ponet. Il en va tout à fait différemment ici. Nous comprenons et partageons le souci de développer le service public de la santé dans notre région. Nous souhaitons néanmoins émettre quelques observations et suggestions importantes en vue de limiter les impacts potentiellement négatifs de ce projet et d’améliorer son interaction avec le parc du Ry-Ponet.
Mobilité
Parmi tous les grands hôpitaux liégeois (CHU Sart-Tilman, CHR Citadelle et CHC MontLégia), le site de ND des Bruyères est le seul à être situé en rive droite de la Meuse. Il est donc susceptible d’accueillir des patients venant d’une large zone géographique. Or ce site n’est accessible que par deux axes de grande circulation, la N3 Liège-Herve (via un transit par la petite rue Joseph Willem) et la rue de Gaillarmont (reliant la N3 au centre de Chênée et aux entrées d’autoroutes). Ces deux axes sont déjà régulièrement engorgés aux heures de pointe.
L’extension du CHU Bruyères risque d’entraîner un surcroît de circulation qui accentuerait les difficultés tant pour les automobilistes que pour les cyclistes, les piétons et les riverains de ces deux axes. En retour, cet accroissement de circulation risquerait de poser des problèmes pouvant être très graves pour les véhicules d’urgence dans des situations où chaque minute peut compter.
Nous demandons que :
- l’extension des services du CHU Bruyères soit conditionné à un véritable plan de mobilité visant à diminuer et réguler la circulation sur ces deux axes ;
- la desserte du CHU Bruyères par les bus du TEC soit améliorée, notamment par le passage de lignes supplémentaires ;
- les possibilités d’accès au site pour les cyclistes et les piétons, complètement absentes de l’avant-projet, soient étudiées ;
- le parking sur le site du CHU devenant payant, des garanties soient fournies aux riverains du quartier pour qu’il n’y ait pas de parking sauvage dans les rues avoisinantes.
Consommation de terres et atteinte à la biodiversité
Le projet prévoit une extension des parkings sur une superficie équivalente à 360% de celle des bâtiments sur le site (425% si la seconde phase du projet d’extension du parking du personnel était réalisée par la suite). Cette consommation de terres est-elle judicieuse à l’heure actuelle où il convient de « concentrer » plutôt que d’ « étaler » et où la préservation des terres agricoles reste capitale.
Nous demandons que :
- une réflexion soit menée pour réduire cette consommation de terres en envisageant un projet de parking en hauteur (soit souterrain soit à étage) ;
- toute atteinte à la biodiversité sur le site soit intégralement compensée sur le site lui-même ;
- un couloir écologique soit maintenu entre le parc du Ry-Ponet et le cœur d’îlot vert présent entre la rue des Orchidées et la rue de Herve.
Patrimoine architectural et paysager
Le complexe actuel du CHU Bruyères s’est installé dans un site historique : celui du château des Bruyères, entouré d’un vaste parc comprenant des drèves, des arbres remarquables et diverses dépendances (jardin clôturé, ferme, fruitière, étang). Les nouvelles fonctions du château (sanatorium puis hôpital) ont fait perdre au site une partie de ses qualités et l’ont complètement séparé du Parc du Ry-Ponet (ce vaste ensemble d’espaces verts et de terres agricoles qui s’étend sur plus de 400 hectares à cheval sur Liège, Beyne-Heusay, Chaudfontaine et Fléron et qui est reconnu pour la qualité de ses paysages). L’avant-projet actuel d’extension des parkings aggraverait la situation parce qu’il s’agit d’un projet exclusivement routier, dessiné pour les voitures, sans tenir compte des forces du site et sans donner une place aux éléments patrimoniaux, au paysage et à l’humain.
Nous demandons que :
- les éléments de patrimoine architectural soient préservés et intégrés au projet, en particulier la fruitière, située en bordure de l’extension du parking, et les murs d’enceinte de l’ancien potager, tout comme les quelques annexes appartenant à l’ancienne ferme, parce qu’ils forment un ensemble architectural cohérent avec le château des Bruyères et réduisent l’impact visuel du parking du personnel ;
- le projet prenne en compte l’existence du parc du Ry-Ponet et s’y intègre et, pour cela, que :
- des lisières et des limites végétales soient conservées à proximité du site, notam-ment pour préserver les points de vue depuis le parc du Ry-Ponet (en diminuant l’impact visuel des masses bâties de l’hôpital et des parkings) et depuis la ville ;
- des points de vue depuis le site de l’hôpital vers le parc du Ry-Ponet soient aménagés ;
- des chemins de promenade soient réhabilités dans l’intérêt des patients, de leurs visiteurs et des riverains, contribuant ainsi à une jonction avec le parc du Ry-Ponet.
Vous avez jusqu’au 24 septembre pour émettre vos observations et suggestions
D’ici au 24 septembre 2020, toute personne peut émettre ses observations et suggestions destinées à la réalisation de l’étude d’incidences en les adressant au Collège des Bourgmestre et Echevins de la Ville de Liège.
Le courrier ou le courriel doit mentionner les nom et adresse de la personne et une copie doit être envoyée au demandeur (le Centre Hospitalier Universitaire de Liège et le consortium 6nergy Park).
Voici les adresses :
- Par écrit :
Administration communale de Liège – Département de l’Urbanisme, à l’attention de M. Renaud KINET-POLEUR Dossier 10007 CHU Notre Dame des Bruyères – La Batte 10, 4e étage, 4000 Liège.
Centre Hospitalier Universitaire de Liège – Avenue de l’Hôpital, 1 – 4000 Liège
6NERGYPARK – Rued es Spinettes, 13 – 4140 Sprimont
- Par courriel :
Vous pouvez utiliser la lettre-type ci-jointe en la téléchargeant et en la complétant éventuellement avec vos remarques personnelles avant de l’envoyer, par écrit ou par mail, aux adresses mentionnées ci-dessus.